Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/429

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ville. Au moment où les Maures cherchaient à l’encercler, cet exode était suspect et il fut établi en effet qu’il n’était provoqué que pour nous priver des coulis et des noirs qui nous étaient nécessaires pour nos opérations. Le Conseil anglais agissait de son côté auprès des Maures, dans l’espoir de rentrer en possession de la ville sans tenir aucune des obligations qu’il avait contractées avec nous. « Mais ne vous y trompez pas, lui écrivit Barthélemy le 29 octobre ; soyez certains que le cas échéant ils [les Maures] ne seront jamais possesseurs de cette place, mais seulement de son emplacement et de ses masures » ; autrement dit la ville serait rasée auparavant (A. P. t. 16.)

Cette lettre fut confirmée avec la même netteté le 31 octobre. C’est alors que se produisit l’encerclement de Madras par Mafous kh., puis l’affaire du 2 novembre et enfin celle de l’Adyar. Ces divers événements empêchèrent Barthélemy de suivre avec les Anglais la moindre affaire. Mais quand la sécurité fut rétablie par la dispersion de l’armée du nabab, Barthélemy revînt sur tous les points restés en suspens et les traita avec une précision de fort mauvais augure pour le maintien du traité de rançon. Sa lettre est à citer en entier, puisqu’elle contient à peu près tous les griefs invoqués pour son annulation. Il disait (7 novembre) :

« Les opérations militaires auxquelles il a fallu prêter notre attention ces jours passés et les difficultés qui nous sont suscitées en sous-main en toutes choses, ne nous ont pas permis de poursuivre les affaires avec vous. Nous sommes fort surpris, que vous nous pensiez capables de ne vous rien citer qui ne fut vrai, comme vous le faites par votre lettre du premier novembre[1]. Encore une fois. Messieurs, ne dites-vous pas avoir

  1. Cette lettre comme les autres lettres de M. Morse ne se retrouvent pas dans nos archives non plus que dans celles de Pondichéry.