Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/439

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certaine quantité de corail. Les prévisions de la Bourdonnais se réalisaient ; il avait dit qu’en gardant la ville, on n’y trouverait pas plus de 100 à 200.000 roupies de marchandises.

On n’eut pas moins de déception avec l’argenterie de la Compagnie et celle des membres du Conseil. Celle de la Compagnie se retrouva à peu près complètement, telle qu’elle était portée sur les livres, mais celle des conseillers fut jugée assez peu importante pour que Paradis crut devoir la leur laisser ; celle de Morse montait à environ 800 pagodes.

Un autre ordre de Dupleix était relatif au démantèlement de la Ville Noire. Il avait prescrit d’en démolir les fortifications et, pour mieux dégager la Ville Blanche, quelques habitations qui lui étaient contiguës. Malgré la pénurie de coulis et d’instruments, les travaux furent commencés dès le 14 ; mais ils marchèrent très lentement. Faute d’hommes et d’outils, on ne pouvait aller vite et Paradis calculait que le démantèlement total de la Ville Noire prendrait plus de six mois. Avec les matériaux provenant des démolitions, on combla un fossé qui séparait les deux villes.

Le dernier ordre concernait les Anglais eux-mêmes. Dès le 10, Paradis invita le gouverneur à lui fournir dans les quarante huit heures les états de personnes prévus dans son ordre du même jour. Cent trente Anglais environ consentirent à donner leur parole de ne point servir contre la France et reçurent en échange des passeports pour aller s’établir où bon leur semblerait. Morse et son Conseil refusant de prendre le moindre engagement personnel, Paradis se trouva dans la nécessité d’envisager leur transfert à Pondichéry. Dupleix ne désirait pas recevoir d’autres prisonniers que Morse et Monson : pour