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démonstrations d’amitié et de politesse, puis le nabab et sa suite s’en furent au Jardin de la Compagnie où des installations leur avaient été préparées (1er septembre). Après deux jours consacrés aux pleurs et aux gémissements, suivant la coutume des Maures, Sabder-Ali fut reçu solennellement au palais du gouverneur ; il se servit, en s’adressant à Dumas, des expressions les plus vives et les plus affectueuses pour lui témoigner sa reconnaissance et les cadeaux d’usage furent échangés : Dumas reçut pour sa part trois éléphants.

Le lendemain, ce fut au tour du gouverneur de rendre sa visite au nabab, qui prolongea son séjour jusqu’au 17 septembre et partit alors pour Gingy. La sécurité n’étant pas rétablie dans le pays où quantité de paliagars s’étaient révoltés, Sabder Ali et Chanda Sahib prirent le parti de laisser leurs femmes et petits enfants jusqu’à ce que les troubles fussent apaisés. Rentré dans ses États, Sabder Ali tint à donner un nouveau témoignage de reconnaissance à Dumas, dont l’attitude énergique avait inspiré la décision du Conseil : il lui céda en toute propriété l’aldée de Tedavanatom et les quatre aldées du territoire d’Archivac, qui était une des dépendances de Valdaour.

L’une des conditions de la paix avec les Marates consistait dans l’évacuation de Trichinopoly et du territoire de Tanjore qui devaient être rendus à leurs souverains respectifs. Seulement Chanda Sahib ne voulut pas rendre Trichinopoly et son beau-frère ne put ou ne voulut l’y contraindre. Les Marates, qui avaient commencé à rentrer dans leur pays, reparurent aussitôt à la côte Coromandel avec la double intention de reprendre à Pondichéry la veuve de Dost Ali et ses trésors et d’enlever sa capitale à Chanda Sahib. Ils commencèrent par Trichinopoly et ce fut encore Ragogy Bonsla qui dirigea les opérations.