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du respect pour qui suit le conseil d’une femme[1]. »

Le contre-coup presque immédiat de ce nouvel échec fut que dans les premiers jours de février — exactement le 9 dans l’après-midi — trois vaisseaux anglais vinrent nous insulter jusque dans la rade de Pondichéry et y incendièrent cinq grabs et sloops nous appartenant et qui sombrèrent les uns après les autres.

Dupleix comprit par là qu’un jour ou l’autre la ville pouvait être investie plus étroitement et de ce jour-là il ne cessa de donner les ordres les plus stricts pour qu’elle fut approvisionnée de tous les grains nécessaires et reçut des campagnes les plus éloignées les vivres pouvant lui permettre d’envisager et de soutenir un siège prolongé. Un nommé Lucas était chargé de lui acheter du blé jusqu’à Cudappah.

§ 6.

On arriva ainsi au mois d’avril 1748, sans qu’aucun événement grave modifiât la situation générale du pays ni nos rapports particuliers avec les Anglais. Mais alors quatre faits d’une grande importance se produisirent coup sur coup. Ce fut d’abord la mort du Grand Mogol Mohamed Cha, et celle de Nizam oul Moulk, puis l’arrivée de l’escadre française de Bouvet à Madras le 22 juin et celle de l’escadre anglaise de Boscawen à Goudelour le 4 août.

La mort de Mohamed Cha, assassiné le 27 avril, ne nous touchait pas directement : Delhi était trop loin de Pondichéry. Cependant, comme l’autorité du Mogol s’exerçait encore nominalement sur l’Inde tout entière, l’arrivée au trône d’un nouvel empereur pouvait se traduire soit

  1. Ananda, t. 4, p. 322.