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par une politique plu » énergique, soit par un nouvel effondrement de la puissance souveraine. Dans l’un et l’autre cas, nos intérêts en supporteraient les conséquences. Ce ne fut pas l’énergie qui prévalut et la décadence de l’empire continua.

Mohamed Cha fut remplacé par son fils Ahmed Cha qui, au moment de la mort de son père, était occupé à faire la guerre aux Patanes et les avait vaincus du côté de Lahore. Il prit en arrivant au trône les titres et noms de Abou Nasser Mourgad oud din Mohammed Ahmed Cha Bahadour Padischa i Ghazi, qui signifient, en dehors du nom propre (Mohammed Ahmed Cha), qu’il était le père des victoires (Abou Nasser), qu’il établissait sa foi sur les autres (Mourgad oud din) et qu’enfin il était arrivé au trône après avoir conquis les puissants Patanes (Bahdadour Padischa i Ghazi).

C’étaient de bien beaux titres pour de bien faibles épaules ; car si Mohamed Cha avait été un prince d’une mollesse extrême, son fils fut plus incapable encore de supporter le poids des affaires. Et peu de temps après son avènement, tout fut confusion à Delhi aussi bien que dans le reste de l’Inde. À Delhi, ce fut la guerre civile dans les rues à propos de changement de vizirs et, dans les provinces, ce furent les nababs et rajahs qui achevèrent de consolider leur indépendance. Moins que jamais le nouveau souverain était l’homme qu’il eut fallu pour empêcher les rivalités des Européens, réfréner leurs ambitions et maintenir l’unité politique de l’Inde.

La mort de Nizam oul Moulk était attendue depuis longtemps ; le vieillard avait, dit-on, plus de cent ans. Fondateur en 1721 de la dynastie qui règne encore aujourd’hui à Hayderabad, il avait plus que nul autre contribué à l’affaiblissement de l’empire mogol en se taillant dans