Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/499

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pense qu’elle se soucie peu de la colère de son mari, mais elle a peur qu’il ne laisse à quelque autre la direction des affaires, vu qu’elle l’a publiquement déshonoré ». (Ananda, t. 5, p. 90). L’échec de Goudelour enlevait à Dupleix tout moyen de s’opposer au débarquement de Boscawen à la côte Coromandel. Nul doute qu’à ce moment Pondichéry ne dut courir les plus grands dangers, soit que Boscawen vint l’attaquer par terre et par mer avec ses seules forces, soit qu’il cherchât à renouer avec le nabab les bonnes relations des années précédentes. Aussi Dupleix employa t-il tout le mois de juillet à faire quelques nouveaux préparatifs de défense.

Il rappela d’abord Paradis de Karikal, dont il avait repris le commandement depuis cinq mois. Paradis arriva à Pondichéry le 11 juillet sous un déguisement. Il venait d’être nommé chevalier de Saint-Louis par le roi. Dupleix pensa que c’était un titre suffisant pour qu’il put de son côté le nommer conseiller titulaire au Conseil supérieur et telle fut en effet la décision prise au conseil qui se tint le lendemain. Le poste de second était alors occupé par Legou, âgé de 80 ans, qui avait dans ses attributions le commissariat des troupes. Avec son assentiment, Dupleix le transféra à Paradis, qui acquit ainsi le droit de commander aux officiers et de diriger une expédition, s’il plaisait encore au gouverneur de lui en confier une.

Le gouverneur se préoccupa ensuite de consolider le petit fort d’Ariancoupom, situé à peu près à mi-chemin entre les deux bras de la Gingi et de préparer sur le bras du nord, à quatre kilomètres seulement de Pondichéry, l’emplacement de deux batteries, dont le feu convergent permettrait tout à la fois d’appuyer celui du fort et de prendre en écharpe des colonnes ennemies venant du