Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/503

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avant toutefois de renoncer à l’entreprise, Boscawen tint à s’assurer de l’état réel de nos forces. Des reconnaissances qu’il fit faire aux environs du port lui confirmèrent qu’il était bien défendu, mais quel était le nombre exact de nos combattants ? La nuit venue, il voulut envoyer à terre un petit détachement dans l’espérance de surprendre quelques habitants que l’on interrogerait : ce détachement ne put aborder nulle part. L’amiral réunit alors un conseil de guerre, qui décida qu’après tout l’opération contre les Îles n’était qu’un accessoire et que même si elle réussissait, on serait obligé de laisser à Port-Louis une garnison. Ce seraient autant d’hommes en moins pour attaquer Pondichéry : mieux valait partir tout de suite pour l’Inde. Et le même jour Boscawen appareilla.

Arrivé à Goudelour le 4 août, il prit aussitôt le commandement de toutes les forces anglaises, comme les instructions de Londres le lui permettaient, et Griffin, quoiqu’il fut plus ancien en grade, s’inclina sans murmurer. Seulement quelques jours après, il partait pour Ceylan avec tous les bâtiments de commerce et sept de ses navires de guerre et ne revenait pas.

Boscawen, resté seul, avait encore assez de forces pour attaquer Pondichéry par terre et par mer ; toutefois depuis que les Maures avaient retiré leur appui aux

    d’arriver, écrivit-il à Mafouz Kh., le 11 août ; ils ont pris deux vaisseaux du roi et deux de la Compagnie et ils reviennent avec ceux qui n’ont pas été coulés ; L’Amiral avec le reste de la flotte anglaise — sept ou huit navires — s’est échappé à Fort {{{1}}}e siècle-David avec ses voiles déchirées et ses coques fracassées. Même ceux-là portent la trace de nos coups de canon et sont pleins de voies d’eau. Beaucoup d’hommes ont été blessés. » (Ananda, t. 5. p. 186.)

    Ce récit n’est pas rigoureusement exact ; la flotte française n’avait pas rencontré la flotte anglaise. Mais Dupleix pouvait encore l’ignorer.