Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/522

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plus importantes, étant les seules qui pussent amener une action décisive.

La journée du 11 fut à cet égard particulièrement grave. Dans la nuit qui précéda, les Anglais avaient fait descendre leurs hommes du coteau jusqu’au village de Paccamodiampet et avaient ouvert une tranchée en arrière de l’Oupar, à 600 toises de la ville. Les espions de madame Dupleix, aux ordres de Saverimouttou, envoyés en reconnaissance, vinrent dire qu’il y avait peu de monde, deux ou trois cents hommes environ. Dupleix tint aussitôt une sorte de conseil avec sa femme et Paradis et il fut décidé qu’on les attaquerait le jour même. Pour stimuler le zèle des cipayes, on donna à leurs chefs de belles étoffes, et aux hommes eux-mêmes 820 roupies.

Vers trois heures de l’après-midi, toutes les troupes étaient réunies à la porte de Madras, prêtes à marcher. Elles comprenaient à peu près 1300 hommes, dont 500 blancs et 800 noirs, commandés par Paradis. D’autres troupes, moins nombreuses, massées à la porte de Valdaour, étaient chargées le cas échéant de faire une diversion, pour donner aux Anglais l’impression qu’ils étaient sérieusement attaqués de deux côtés.

Paradis ne se fut pas plutôt mis en marche que ses mouvements furent aperçus des vaisseaux anglais qui par des signaux en avertirent le camp. Nos gens qui ignoraient cette manœuvre, marchèrent en toute assurance. Le chemin qu’ils avaient à franchir n’était pas long, mais il fallait passer par des champs de riz inondés au milieu desquels émergeaient quelques îlots de terre ferme. Il ne fut pas aisé d’y faire passer nos canons. Enfin, on arriva devant la tranchée anglaise ; l’ennemi nous y attendait avec un millier d’hommes. Dès qu’il nous vit à portée de fusil, il sortit tout d’un coup de ses