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du secours. Le nabab était d’abord resté sur la réserve, mais au bout de quelques jours il s’était décidé à envoyer un millier d’hommes qui vinrent se poster au haut du coteau d’Oulgaret auprès du camp des Anglais. Les visites réciproques qu’on se rendît d’un camp à l’autre ne permirent pas de douter que ces troupes ne fussent venues renforcer celles de nos ennemis ; la défaite des Anglais les amena provisoirement à reprendre leur première attitude.

Boscawen lui-même sentait qu’il n’était plus le maître du jeu ; la saison des pluies approchait et les premières qui tomberaient ne pouvaient manquer de transformer en véritables marécages les terrains inondés derrière lesquels il s’abritait ; aussi se résolut-il à brusquer la partie. Le 27, plusieurs batteries qu’il avait installées à proximité des tranchées de Paccamodiampett se mirent à lancer sur la ville une grêle presque ininterrompue de boulets, à laquelle on répondit du mieux que l’on put par le feu des nôtres établis sur les remparts. La galiotte de son côté redoubla d’activité. Les dégâts matériels furent assez nombreux et nous eûmes quelques tués et blessés. Mais le moral de la population ne fut pas atteint, comme il l’avait été au début du siège. Les pertes des Anglais étaient à peu près connues de chacun et l’on savait que l’armée de Boscawen allait chaque jour s’affaiblissant, comme une plante qui meurt d’épuisement. La nature ne pouvait manquer de faire le reste.

Le 3 octobre, au cours d’une sortie nocturne que faisaient nos troupes indiennes, Abd er Rhaman remarqua un mouvement de soldats anglais du côté la mer. Il s’approcha doucement avec ses hommes en se dissimulant derrière les arbres et vit que c’étaient deux canons que l’on venait de débarquer et qu’on emmenait au camp. Tom-