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employés du service maritime, les employés du fort, les comptables de la chauderie et en général tous les notables de la ville vinrent complimenter Dupleix.

« Comment, lui dirent-ils, pourrions-nous vous remercier pour nous avoir protégés, nous, nos familles et nos biens, quand l’ennemi entourait la ville avec de grandes forces ? Vous avez pris sur votre nourriture et sur votre sommeil pour les repousser et les abattre entièrement. Ainsi vous nous avez sauvés. Nous ne pouvons que prier Dieu qu’il vous accorde une longue vie et que, grâce à vous, la nation française brille comme le soleil à travers le monde, et que sa gloire s’accroisse encore davantage. Puissent vos ennemis, partout où ils se trouvent, être vaincus au seul bruit de votre nom. » (Ananda, t. 5, p. 455).

Le langage des notables de Pondichéry est aussi celui de l’histoire. Dupleix, malgré quelques heures de découragement fort légitime au début, n’avait cessé de témoigner le plus grand courage et de prendre les mesures les plus utiles pendant le siège ; il ne donnait pas seulement ses soins à l’armement, il veillait avec non moins d’attention à ce que la ville ne manquât pas de vivres et un moment il fit procéder à des visites domiciliaires pour découvrir les réserves dissimulées par les habitants. Souvent exposé aux dangers sur les remparts, il animait les troupes par sa présence et son sang-froid.

Des historiens ont associé le nom de sa femme à sa gloire personnelle. Il est certain que Madame Dupleix joua un rôle officiel dans les événements. Pour connaître les desseins de ses ennemis, Dupleix n’avait qu’un moyen, l’espionnage, lequel, si l’on ne voulait être exposé à de faux rapports, ne pouvait être contrôlé que par les gens ayant une parfaite connaissance de la langue indigène.