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de transporter à Pondichéry tout le commerce de Madras et jusqu’aux commerçants eux-mêmes, mais il n’avait réussi qu’en partie en cette tâche ingrate et difficile. On ne déplace pas un centre commercial comme une capitale politique. Aussi en revint-il peu à peu à l’idée de rétrocéder effectivement Madras aux Maures, moyennant d’honorables et suffisantes compensations. Et il lui parut que les aldées de Villenour et de Valdaour formaient une excellente monnaie d’échange. Des négociations en ce sens s’engagèrent dans le courant de 1747, tant à Arcate qu’à Hayderabad ; mais, selon l’usage de l’Inde, où même les questions urgentes ne se résolvent qu’avec lenteur, elles traînèrent en longueur et l’on arriva à la fin de l’année et même aux premiers mois de 1748 sans avoir rien décidé. Notre peine ne fut cependant pas perdue ; pendant tout ce temps, le nabab hésita à s’allier de nouveau avec les Anglais qui n’avaient rien à lui donner en échange et dont la puissance militaire paraissait d’ailleurs fort affaiblie.

Dupleix avait mis la Compagnie et le Ministre au courant de ces projets et ils leur avaient paru également justes et convenables. Le contrôleur général avait en conséquence autorisé Dupleix dès le 15 janvier 1748 à démanteler Madras puis à traiter de l’échange de cette place avec les Maures au plus grand avantage de la Compagnie et pour la plus grande sûreté de Pondichéry, sans l’enfermer dans une formule étroite et impérative.

Mais à peine ces instructions étaient-elles parties que les perspectives d’une paix prochaine avec l’Angleterre devenaient plus nombreuses et plus distinctes ; la guerre avait épuisé les combattants et tous aspiraient également au repos. Des préliminaires furent en effet signés le 30 avril suivant, avec cette déclaration contenue en l’article 2 :