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On restituera de part et d’autre toutes les conquêtes qui ont été faites depuis le commencement de la présente guerre tant en Europe que dans les Indes orientales et occidentales, en l’état qu’elles sont actuellement.


Le ministre se trouva alors fort gêné par les autorisations qu’il avait données à Dupleix trois mois auparavant. Dans quelle situation se trouverait-on pour rendre Madras aux Anglais si la ville avait été au préalable échangée avec les Maures ? Aussi, dès le 12 mai, fit-il passer à Dupleix par différentes voies des ordres absolument contraires aux premiers, avec l’espérance qu’ils arriveraient encore à temps pour empêcher le roi et la Compagnie de se trouver devant un fait accompli. Le ministre ne pouvait d’ailleurs s’imaginer que Dupleix, si désireux qu’il fut d’acquérir Villenour et Valdaour, eut pris le parti d’agir avant d’avoir reçu les ordres exprès de la Compagnie ; or ces ordres étaient encore tout récents.

Les négociations fort heureusement n’avaient pas encore abouti dans l’été de 1748 et l’expédition de l’amiral Boscawen, escomptée également par le Contrôleur général, avait occasionné de nouveaux retards. Les préliminaires de la paix qui furent alors connus dans l’Inde, non moins que les nouvelles instructions du ministre du 12 mai, empêchèrent naturellement de donner suite aux projets d’échange envisagés.

Cependant la paix ne fut signée que le 18 octobre, à Aix-la-Chapelle. D’après l’article 5, toutes les conquêtes qui avaient été faites depuis le commencement de la guerre tant en Europe qu’aux Indes orientales ou occidentales, devaient être restituées sans exception, et d’après l’article 8 des commissaires devaient être nommés pour remettre et pour recevoir respectivement ce qui pourrait