Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/545

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Les Capucins, disait-il, avaient contribué à la splendeur de la ville et cela aurait dû suffire à leur éviter des mesures aussi rigoureuses. Les Anglais, comme on le sait, ont de l’humour ; le Conseil de Saint-David craignit, s’il faisait une longue réponse, d’engager une correspondance ennuyeuse « tedious correspondance » et décida qu’on enverrait à Dupleix un simple accusé de réception[1].

Le cas de Quentin de la Métrie et de Barneval ne donna pas lieu à des incidents moins délicats.

D’après Boscawen, la longue résidence de la Métrie tantôt à Pondichéry et tantôt à Madras au temps où l’on était en guerre, le dénonçait suffisamment comme un traître. Il craignait surtout, en le tolérant à Madras, d’y laisser un homme connaissant trop bien le commerce anglais. Quant à Barneval, d’origine anglaise, on ne lui reprochait alors que d’avoir servi de fourrier aux troupes françaises de la Bourdonnais.

Toutefois aucune mesure effective ne fut prise contre eux tant que Boscawen resta à Madras. Mais il s’embarqua le 22 octobre pour l’Angleterre, laissant l’administration au major Lawrence. Le premier acte du nouveau chef fut l’arrestation de la Métrie et de Barneval. Tous deux furent conduits au fort dans la nuit du 22 au 23 et emprisonnés dans le logement de l’officier de garde. On devait les embarquer le lendemain. Or, le 23 au matin, la belle-mère de la Métrie, Madame de Medeiros, se porta caution pour lui et pour son beau-frère Barneval qu’ils ne partiraient pas avant janvier prochain et déposa une somme de 20.000 liv. st. Ils furent aussitôt relâchés. En acceptant leur mise en liberté provisoire, Lawrence déclara que la Métrie était un

  1. Le P. René fut cependant le seul religieux qu’on envoya prisonnier en Europe. Au dernier moment, on reconnut que le P. Severini avait toujours été d’un loyalisme parfait.