Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/556

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on ne saurait trop méditer à toute époque et il mérita ainsi, en attirant d’abord leurs coups puis en conquérant leur estime, d’honorer le nom français en ce qu’il a de clairvoyance, de bon sens et de fermeté.



    force vis-à-vis de leurs intérêts… Rien n’est respectable pour eux que la force majeure… L’histoire de l’Europe depuis la reine Elizabeth seulement jusqu’à nos jours nous apprend que la majeure partie de la puissance des Anglais, de leur commerce, de leurs colonies, de leurs richesses n’a d’autre fondement que la mauvaise foi et des infractions répétées aux traités les mieux cimentés et aux droits de la nature et des gens. »

    Analysant enfin d’une façon plus spéciale l’article 5 de la même convention, Dupleix s’exprime ainsi :

    « L’esprit anglais se fait sentir dans chaque article de ce traité… D’un bout à l’autre ce n’est que ce qu’ils veulent ; ce sont eux qui imposent la loi. On le souffre au milieu des plus précieux avantages que l’on sacrifie, non à une force supérieure mais au bon plaisir et à la cupidité des Anglais et aux intérêts de leur Compagnie. Ceux de la nôtre n’ont été aucunement envisagés ; les intérêts, la gloire, l’honneur de notre nation sont foulés aux pieds à la face d’une nation chez qui la considération et l’estime qu’on acquiert est l’unique mobile du crédit et d’un commerce avantageux. » (B. N. 9161, p. 134.)