Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/91

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et en tous cas les ordres, étant mieux compris, sont toujours mieux exécutés. Dupleix n’eut ainsi qu’à se louer de l’esprit général qui régna dans tous les comptoirs et son administration en fut singulièrement facilitée.

Comme on l’a vu, les autres employés étaient pour la plupart des hommes assez médiocres, en vertu même de leur recrutement. Les surnuméraires et les commis qui formaient le premier échelon de l’échelle administrative, étaient en général nommés à la suite de recommandations où leurs mérites avaient peu de part ; quelques-uns cependant avaient commencé par servir dans les bureaux de la Compagnie ou des fermes, et avaient déjà une certaine expérience des affaires. Mais c’était l’exception et il est curieux de lire dans certaines lettres de la Compagnie, notamment celles des 9 novembre 1740 et 25 novembre 1741, quels titres on leur reconnaissait. (A. P., t. 6).

Celui-ci, est-il dit, entend assez bien l’arithmétique et un peu les livres, paraît avoir de l’esprit, être doux et d’un bon caractère ; celui-là écrit bien, entend un peu les livres et l’arithmétique ; cet autre entend bien aussi l’arithmétique et les livres et paraît rempli de bonne volonté ; ce dernier, enfin, parait être doux et rempli de bonne volonté, lit et écrit assez bien et est assidu. Vincens, le fils de Mme Dupleix qui fut nommé à la fin de 1740, est ainsi noté : n’a pas une belle écriture, mais s’entend un peu dans les livres et sait chiffrer.

Ce n’étaient pas de grandes qualités, elles suffisaient en un temps où pour arrêter un compte on ne demandait pas de connaissances encyclopédiques. Il est juste d’ajouter qu’à leur début la plupart des commis et surnuméraires étaient fort jeunes ; quelques-uns n’avaient pas plus de dix-sept ans. Ceux d’entre eux qui, après une