Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/95

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l’arithmétique et paraît un sujet de bonne volonté. Nous n’avons pas besoin de rien vous dire sur le compte dudit sieur Law, c’est une chose bien entendue : son nom seul doit être cher à tout ce qui compose les membres de la Compagnie et nous l’aurions sûrement distingué d’avec tous les autres sujets en le nommant à une place de conseiller, si nous n’avions voulu donner atteinte à la règle que nous nous sommes faite de n’envoyer dans l’Inde que des sujets qui passassent par les grades et si les protecteurs du sieur Law n’avaient eux-mêmes consenti à ce que pour apprendre mieux ce qu’il doit savoir, il ne commençât comme les autres. Nous voua exhortons donc à procurer à ce sujet toutes les occasions de se distinguer et de le faire, de préférence à tout autre, passer au grade qu’il pourra mériter[1]. »

Dupleix ou plutôt le Conseil répondit à cette recommandation en donnant aux directeurs l’assurance qu’il se ferait toujours un véritable plaisir de procurer à Law les occasions de se distinguer et qu’il aurait attention, ainsi qu’on le lui marquait, de le faire avancer de préférence à tout autre.

Law eut effectivement une carrière rapide et justifiée. L’histoire nous a conservé un grand nombre de ses mémoires ou rapports, lorsqu’il fut gouverneur de l’Inde et tous révèlent en lui avec les talents de l’écrivain de réelles qualités d’observation juste et précise. Parti de France à la fin de 1741, il arriva à Pondichéry dans le courant de 1742 et y servit pendant deux ans comme surnuméraire ou commis. Nommé sous-marchand en 1744, il passa le 26 mai au Bengale où il continua sa carrière. Là, il servit d’abord à Chandernagor, puis à Cassimbazar où il succéda à Lamarre comme second du comptoir à la fin de 1747 et fut enfin désigné

  1. A. P. T. 6. Lettre de la Cie du 25 novembre 1741.