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Métrie et d’Espréménil, qui tout de suite prirent le premier rang dans le Conseil et avaient plus ou moins l’espérance ou la promesse de sa succession. Tel fut notamment le cas de Jacques d’Espréménil, fils du directeur, nommé conseiller en 1741, et que son père, dans une correspondance adressée à Dupleix lui-même, considérait déjà comme un futur gouverneur de l’Inde, si toutefois il plaisait au titulaire de rentrer en France et de résigner ses fonctions. Quentin de la Métrie, placé avant lui dans l’ordre des conseillers, aurait pu avoir les mêmes espérances ; mais sorti du commerce où il s’était distingué à maintes reprises dans les mers de Chine et à Manille, il préféra, à peine investi de ses fonctions, demander un congé pour aller suivre à Madras des opérations commerciales d’où il espérait retirer plus de profit. Et par le fait, La Métrie ne fut jamais qu’un conseiller honoraire, plus encombrant peut-être par ses menées extérieures que s’il eut réellement siégé au Conseil[1].

Parmi les conseillers, sous-marchands ou commis qui servirent sous les ordres de Dupleix de 1742 à 1749, il en est peu qui aient atteint la célébrité. Jean Law de Lauriston, le neveu du célèbre financier de la Régence, est le seul dont le nom ait débordé les cadres de l’Inde. Nommé surnuméraire en 1741, il était arrivé à Pondichéry, précédé des notes suivantes de la Compagnie :

« Neveu du fameux M. Law. Il est âgé de 22 ans[2], entend bien

  1. Quentin de la Métrie et d’Espréménil avaient été installés conseillers le 7 octobre 1741. Lorsqu’elle les nomma, sans qu’ils sortissent du cadre ordinaire des marchands, la Compagnie écrivit à Pondichéry, comme pour se couvrir d’un reproche, que « les qualités de ces sujets étaient assez connues pour ne faire murmurer qui que ce soit ».
  2. Il était né à Paris le 15 octobre 1719.