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à ce moment la possibilité d’acquérir les deux collines qui dominent la ville. Paradis étudia un projet pour s’en emparer de vive force dans le cas où il faudrait en venir à cette extrémité.

Il ne resta guère plus d’un an à Mahé. Le Conseil supérieur faisait alors exécuter à Pondichéry pour la défense de la ville de grands travaux dont un capucin, le P. Louis, avait la direction, ils duraient depuis plusieurs années. En 1738, le P. Louis, vieux et fatigué, ne se sentit plus en état de travailler. À défaut d’ingénieur qu’on put engager sur place, le Conseil supérieur décida de faire venir Paradis. Cet ordre ne put s’exécuter en temps utile et dans l’intervalle il arriva de l’Île de France, à titre de touriste, un ingénieur M. de Cossigny qui avait eu quelques démêlés avec le gouverneur et avec la population. Le Conseil supérieur le requit pour continuer les travaux du P. Louis et affecta Paradis au poste de Karikal que nous venions d’occuper (mars 1739). Paradis n’y séjourna que peu de temps ; dès le mois d’octobre de la même année, il retourna à Mahé où se préparaient de graves événements. On allait faire la guerre à Bayanor, souverain du pays, mais Paradis n’eut pas le temps d’y prendre part. Moins de six mois après son retour à la côte Malabar, il était de nouveau renvoyé à Pondichéry par la Compagnie elle-même, qui le considérait comme « très capable » et ne se trompait pas.

Les dispositions qu’il avait montrées pour les travaux de fortification lui valurent le 15 février 1740 le titre de capitaine réformé, c’est-à-dire de capitaine à la suite. Il conservait les fonctions d’ingénieur qu’il exerça d’abord sous les ordres de Cossigny, puis souverainement, au départ de ce dernier pour France en octobre 1741. Il se trouvait en conséquence à Pondichéry lorsque la Bour-