Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/98

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donnais y arriva avec son escadre le 27 septembre 1741 et se chargea de terminer l’expédition de Mahé. Dumas allait s’embarquer pour France trois semaines plus tard ; dans les conversations que les deux gouverneurs eurent ensemble, il fut naturellement question de la guerre avec les Anglais, qui paraissait imminente et tous deux convinrent d’envoyer Paradis à Madras pour reconnaître ses fortifications en vue d’un siège éventuel. Paradis accomplit sa mission en décembre 1740 ou janvier 1741 et à son retour remit à Dupleix, nouvellement installé, un plan assez exact de la ville anglaise en même temps qu’un programme d’attaque, qui nous ont été l’un et l’autre conservés.

Dupleix eut ainsi dès le premier jour son attention attirée sur ce collaborateur qu’il ne connaissait pas, et il dut se rendre compte en l’écoutant, que la confiance qu’on avait eue en lui n’était nullement exagérée ; il la lui continua. Et les événements qui avaient déjà favorisé Paradis le portèrent insensiblement à des situations sans cesse croissantes. Nommé ingénieur en chef au départ de Cossigny, il fut nommé conseiller honoraire du Conseil supérieur par la Compagnie elle-même le 12 novembre 1742. En avril 1744, Dupleix lui confia le commandement des troupes de Karikal, où nous étions en guerre avec le roi de Tanjore, puis à la mort de Février le 11 juin, la direction même du comptoir. Après la déclaration de guerre avec les Anglais et au moment où l’escadre de la Bourdonnais allait arriver à Pondichéry en juillet 1746, Dupleix le fit revenir auprès de lui pour siéger au Conseil supérieur et s’inspirer de ses conseils militaires. Il lui donna le commandement des troupes de Pondichéry au siège de Madras, et l’associa ensuite à tous ses projets. L’action de Paradis se mêlant alors à l’histoire même des événements généraux, nous nous bornerons à dire par