On voit, en effet, des maladies qui, régnant épizootiquement dans un lieu, peuvent exister ailleurs sur des individus pris isolément, sans pour cela changer de nature. Bien plus, quelques affections sporadiques peuvent, à certaines époques, prendre le caractère épizootique et devenir même contagieuses, et à l’appui nous pouvons citer les pneumonies, les entérites dites typhoïdes, etc. Une enzootie peut devenir épizootique dans les pays éloignés de son centre d’action primitif : c’est ce qu’on a observé en France pour le charbon.
Il est des maladies qui ne se rencontrent jamais d’une manière sporadique et sont par leur nature même épizootiques ; telles sont : la clavelée, le typhus, la fièvre aphteuse. Il est vrai que ces affections sont toujours contagieuses, et ce fait a porté quelques auteurs à n’admettre comme épizootiques que les maladies contagieuses, on ne peut pas croire à ces données, car on voit des maladies qui affectent à la fois un grand nombre d’animaux et qui ne sont pas pour cela contagieuses ; on n’a qu’à citer, par exemple, la cachexie aqueuse de l’espèce ovine.
L’épizootie, quelle que soit la cause qui l’engendre, n’a donc pour signe commun et distinctif que l’extension et la propagation à une masse considérable d’animaux. Les maladies épizootiques n’ont pas de caractères qui leur soient propres, ils diffèrent selon chaque espèce d’épizootie ; souvent même, sans que cette dernière change de nature, les symptômes qui l’expriment varient suivant les lieux, les conditions indéterminées aux milieux desquelles elles se développent.