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HACHETTE.




Hachette (Jean-Nicolas-Pierre) naquit à Mézières (Ardennes), le 6 mai 1769. Il annonça de très bonne heure cet esprit de méditation, de comparaison et d’analyse qui distingue éminemment ceux qui s’adonnent aux sciences exactes, et les maîtres dont il suivit les leçons à l’Université de Reims prévirent qu’il donnerait à différentes branches de ces sciences de grands développemens.

Hachette, dévoré du désir de se faire un nom, travaillait sans relâche : aussi le fruit qu’il retira de ses études opiniâtres et solides fut de lui faire obtenir à vingt-trois ans la place de professeur d’hydrographie à Collioure et Port-Vendres (Pyrénées-Orientales).

Une place si importante, obtenue si jeune, parut avec raison une distinction honorable ; c’était un mérite alors : ce n’en serait peut-être plus un aujourd’hui, que la précocité qu’ambitionnent la plus grande partie des jeunes gens leur laisse à peine le temps d’effleurer les sciences qu’ils aspirent à posséder.

En même temps que Hachette professait avec éclat dans les Pyrénées, un homme d’un talent transcendant (Monge) suivait la même carrière presqu’à l’autre extrémité de la France ; ils devaient ne pas tarder à se réunir pour ne plus se séparer.

Le talent, quoique modeste, ne peut long-temps se cacher : Monge, l’un des premiers fondateurs de l’École Polytechnique, appela près de lui le professeur de Collioure, et lui confia dans cette école, devenue si célèbre, l’enseignement de la géométrie descriptive.

Depuis ce temps, ils mirent en commun leurs idées, leurs découvertes, leurs talens ; et, toujours amis, jamais rivaux, ils ont porté la géométrie au point de perfection où elle est aujourd’hui.

En 1816, Hachette fut nommé professeur de géométrie descriptive à la Faculté des Sciences de l’Académie de Paris. Parmi les élèves qui ont étudié sous son professorat, il en est un grand nombre qui se sont fait une réputation brillante, ou qui ont à leur tour professé avec la plus haute distinction.

Au nombre des ouvrages de ce savant, il en est un qu’on peut regarder comme un hommage rendu à l’amitié. Monge est mort plusieurs années avant Hachette, et celui-ci a publié un premier Supplément à la Géométrie descriptive de son illustre ami. Ce titre annonce assez qu’il se proposait d’en continuer la suite ; et l’on ne peut