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VALENCE.




Valence (Cyrus-Marie-Alexandre de Timbrune-Thiembroune, comte de), lieutenant-général, sénateur, commandant de la Légion-d’Honneur, pair de France, naquit à Agen (Lot-et-Garonne), le 20 août 1757.

Élevé à l’École militaire, dont son oncle (M. de Timbrune) était gouverneur, il entra dans l’artillerie en 1774. En 1778, il devint capitaine de cavalerie, et M. le maréchal de Vaux se l’attacha comme aide-de-camp. Entré dans la maison du duc d’Orléans en qualité d’écuyer, il fut fait, peu de temps après, colonel du régiment de Chartres-Dragons. Il épousa la fille de madame de Genlis ; et c’est de ce mariage que data sa grande faveur auprès du prince.

En 1789, il fut nommé député suppléant aux États-Généraux ; mais il n’eut pas occasion d’y siéger, et la guerre, qui éclata trois ans après, l’en éloigna pour jamais. Au mois de mai 1792, il passa, comme maréchal-de-camp, sous les ordres de Luckner, et s’empara de Coutrai ; Dumouriez l’appela près de lui, et le fit nommer le 20 août, même année, lieutenant-général. C’est en cette qualité qu’à la bataille de Valmy, il commanda une division de carabiniers et de grenadiers, et par son attitude ferme et audacieuse, il força le duc de Brunswick, qui tournait déjà l’armée française, à une retraite précipitée.

Il remplaça le général Dillon à l’armée des Ardennes, il décida la retraite des Prussiens, les poursuivit sans relâche, et signa la capitulation qui leur enlevait Longwy, et les forçait à évacuer la France. Il profita du succès de la bataille de Jemmapes pour se rendre maître de Charleroi, de Namur et de sa citadelle.

Lorsque Dumouriez se rendit à Paris, au commencement de 1793, il laissa son armée sous les ordres du général Valence, qui eut à lutter contre les talens militaires et l’expérience du prince de Cobourg.

Au combat de Nerwinde, le général Valence fit plusieurs charges brillantes à la tête de la cavalerie, et fut blessé de plusieurs coups de sabre.

Après la défection de Dumouriez, il fut décrété d’accusation et mis hors la loi par la Convention nationale. Parvenu à s’échapper, il se retira dans le Holstein, où il vécut ignoré, et rentra en France après le 18 brumaire.

Il fut nommé sénateur et commandant de la Légion-d’Honneur en 1805, com-