Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/92

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tribune, avec chaleur, les derniers momens de Marat, et exécute le tableau qui représente cette scène tragique.

Il fait décréter une pension de 2400 fr. pour les jeunes artistes qui auront remporté des prix de peinture, sculpture et architecture.

Il propose de faire doter par la patrie les filles des citoyens morts pour elle. David parle dans le sens de la montagne, et vote la mort du Roi ; enfin on le voit toujours, dans sa carrière politique, unir l’enthousiasme des arts et le fanatisme de la liberté, les illusions d’une égalité impossible et les prestiges d’une imagination pittoresque.

Au mois de nivôse an II (1793), il faisait partie du comité de sûreté générale : renversé par la faction thermidorienne, il passa quatre mois en prison ; puis relâché, et arrêté de nouveau, il ne recouvra qu’avec peine sa liberté.

C’est là que se termina, dans l’intérêt des arts, la vie politique de David : désormais tout entier à son génie, il exécuta dans sa retraite le tableau de Bonaparte au mont Saint-Bernard, le portrait du pape Pie VII, celui de Napoléon dans son cabinet, l’Enlèvement des Sabines, Léonidas aux Thermopyles. Alors l’empire avait commencé, et Napoléon, dans tout l’éclat de sa gloire, devait fournir au génie du peintre de brillantes inspirations. David a peint deux grandes scènes de son règne : le Couronnement, exposé en 1808, et la Distribution des aigles en 1810.

À la rentrée des Bourbons, David fut exilé à Bruxelles : c’est dans cette ville, naguère française, qu’il a exécuté Mars désarmé par Vénus ; l’Amour et les Grâces ; Télémaque et Eucharis ; l’Amour quittant Psyché, au lever de l’Aurore ; et la Colère d’Achille.

Il est décédé à Bruxelles, le 29 décembre 1825.

Le monument qui renferme le cœur de cet artiste célèbre est de la forme d’une borne antique, et est exécuté en marbre blanc : au milieu est placé, dans un médaillon, son buste en bronze, en demi-relief. Au-dessous est gravée cette inscription :

à la mémoire
de jacques-louis DAVID, peintre français,
décédé en exil le 29 xbre 1825.
son cœur est déposé dans ce caveau,
près du corps de son épouse,
compagne de ses malheurs.