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B. Théories de l’unité de mesure de la monnaie.


Le fait que les marchandises dans les prix ne sont transformées qu’idéalement en or, que l’or, par suite, n’est transformé qu’idéalement en monnaie, a donné lieu à la doctrine de l’unité de mesure idéale de la monnaie. Parce que dans la détermination du prix il n’y a que de l’or et de l’argent figurés, parce que l’or et l’argent ne fonctionnent que comme monnaie de compte, on a soutenu que les noms, livre, shilling, pence, thaler, franc, etc., au lieu de désigner des fractions de poids d’or ou d’argent ou du travail matérialisé d’une manière quelconque, désignaient plutôt des atomes de valeur idéaux. Quand donc la valeur d’une once d’argent monterait, c’est qu’elle contiendrait plus de ces atomes et devrait être monnayée en un nombre plus grand de shillings. Cette doctrine date de la fin du xviie siècle et on l’a fait valoir de nouveau pendant la dernière crise commerciale en Angleterre ; on l’a même développée au parlement dans deux rapports spéciaux formant l’appendice au rapport du comité de la Banque qui siégeait en 1858.

Lors de l’avènement de Guillaume III, le prix monétaire d’une once d’argent était de 5 s. 2 d. : on nommait penny 1/62 d’une once d’argent et shilling 12 de ces pence. Conformément à cet étalon, un poids d’argent de 6 onces, par exemple, était monnayé en 31 pièces portant le nom de shilling.