Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus, rapportés sur le marché, que 800 onces d’or, ou le prix de marché de l’or s’élèverait au-dessus de son prix monétaire. Chaque pièce de monnaie, même si elle est de poids, vaudrait moins sous sa forme numéraire que sous sa forme barre. Les sovereigns de poids seraient retransformés en leur forme barre sous laquelle plus d’or a plus de valeur que moins d’or. Dès que cette perte du contenu métallique aurait atteint un nombre suffisant de sovereigns pour amener une hausse persistante du prix de marché de l’or au-dessus de son prix monétaire, les noms de compte des monnaies resteraient les mêmes mais désigneraient dorénavant un quantum d’or moindre. En d’autres termes, l’étalon de la monnaie changerait et l’or dorénavant serait monnayé conformément à ce nouvel étalon. Par son idéalisation comme instrument de circulation, l’or aurait par contre-coup changé les rapports légalement établis où il était étalon des prix. La même révolution se répéterait au bout d’un certain temps, l’or dans sa fonction d’étalon des prix et d’instrument de circulation serait soumis à un changement continuel, de sorte que le changement dans l’une des formes entraînerait celui dans l’autre, et inversement. Ceci explique le phénomène mentionné plus haut : que dans l’histoire de tous les peuples modernes le même nom monétaire restait acquis à un contenu métallique qui allait toujours en diminuant. La contradiction entre l’or servant de numéraire et l’or servant d’étalon de prix en devient