Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/60

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cret ou activité productive appliquée à un but, de la valeur d’échange en temps de travail social égal ; voilà le résultat critique définitif des recherches, poursuivies pendant plus d’un siècle et demi, de l’économie politique classique qui commence en Angleterre avec William Petty, en France avec Boisguillebert[1] et qui finit avec Ricardo en Angleterre, avec Sismondi en France.

Petty résout la valeur d’usage en travail, sans se dissimuler que la nature conditionne sa force créatrice. Le travail réel, il le conçoit d’emblée dans son ensemble social comme la division du travail[2]. Chez lui cette conception de la source de

  1. Une étude comparative des ouvrages et des caractères de Petty et de Boisguillebert, outre le jour qu’elle jetterait sur l’opposition sociale de l’Angleterre et de la France à la fin du xviie siècle et au commencement du xviiie serait l’exposition génétique du contraste national entre l’économie politique anglaise et l’économie politique française. Le même contraste se répète définitivement entre Ricardo et Sismondi.
  2. Petty a considéré la division du travail comme force productive aussi, et il l’a fait sur un plan plus grandiose qu’Adam Smith, Cf. An essay concerning the multiplication of mankind, etc, 3e édition, 1686, p. 35-36. Il montre les avantages de la division du travail pour la production non seulement par l’exemple de la fabrication d’une montre, comme Adam Smith l’a fait plus tard par celui de la fabrication d’une aiguille ; il considère aussi une ville et un pays tout entier au point de vue des grandes fabriques. Le Spectator du 16 novembre 1711 se réfère à cette « illustration of the admirable Sir William Petty ». C’est donc à tort que Mac Culloch présume que le Spectator confond Petty avec un écrivain plus jeune de 40 ans. Cf. Mac