Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/157

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une dot, comme le voulait Pecqueur, au lieu de l’attendre de la vente de leur personne au plus offrant », amant ou mari[1]. Elles auront la « moralité forte et respectée de femmes libres », qui, n’étant plus ni misérables ni ignorantes, sauront entretenir avec les hommes « des rapports de retenue, de décence et de fraternité remarquablement moins imparfaits que de nos jours ».

Le communisme prescrit une « éducation publique des enfants ». Dernière et non moins scandaleuse infraction, diront les bourgeois, à la vie de famille. Est-ce donc le communisme qui conduit les enfants à l’atelier où ils s’étiolent de corps et d’âme (§ 7) ? Croit-on que la société bourgeoise n’intervienne pas, elle aussi, dans l’éducation, loin de respecter ce qu’elle appelle « les droits du père de famille » ? Ne donne-t-elle pas dans ses écoles publiques et privées (il n’importe) un enseignement de classe, qui dose le savoir non pas aux capacités, mais à la condition sociale, laissant les enfants du peuple croupir dans l’ignorance et dans la superstition, tandis qu’on recrute, pour le service du capitalisme, un état-major d’intelligences armées de toute la science de leur temps ? Le communisme, qui abolira toute distinction de classes, « arrachera l’éducation à l’influence de la classe dirigeante » (§ 47).

49. La nationalité bourgeoise au regard du prolétariat. — C’était déjà en 1847 l’habitude de traiter les communistes de « sans patrie ».

  1. Pecqueur. Des Intérêts du Commerce, I, 385-388.