Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/156

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tûmes, plus strictes encore, qui définissent ce qui fait d’un homme ou d’une femme un parti sortable, nul doute que cette famille n’existe pas dans le prolétariat. Comment reprocher alors au communisme de vouloir abolir ce qui n’existe pas ? Mieux encore, puisque les coutumes dotales et les lois d’héritage ne sont que des conventions qui fixent la part des ayant droit capitalistes dans la répartition des profits industriels accumulés, n’est-il pas évident que la famille bourgeoise, pour vivre, exige la dissolution de la famille prolétarienne, qu’elle jette l’ouvrière dans l’atelier et dans le vice ? Il est évident à la lettre que, sans la famille bourgeoise, il n’y aurait pas de prostitution. C’est la prostitution que veut abolir le communisme.

Mais si la famille est un lien de considération mutuelle, d’affection respectueuse et exclusive, de collaboration tendre, est-il beaucoup de familles qui, en dehors de leur existence légale, aient une existence vraie ? Cette foi conjugale que l’on reproche à la théorie communiste de méconnaître, les bourgeois la respectent-ils dans la pratique ? (§ 48). Cette frivolité grossière, « cette prostitution non officielle » dont se souille le mariage des classes dirigeantes, le communisme l’abolira. Marx et Engels ne définissent pas le lien conjugal futur. Ils jugent suffisant de désigner les vices auxquels il remédiera. Ils estiment qu’il sera pur de toute pensée de lucre ; et sans doute ils pensent que les femmes, dans une société où la sécurité matérielle de tous sera entière, gagneront leur vie, « se donneront