Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/49

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ration nationale des travailleurs, à base syndicale, dont les délégués, réunis en parlement ouvrier, représenteraient la classe ouvrière devant les autorités. Il réunit de telles assemblées de délégués ouvriers, dont les discussions furent remarquées par leur vivacité, leur ampleur et leur dignité. Elles fournirent un comité central berlinois, à l’image du comité central marxiste, qui discuta des projets, et référait de ces projets aux assemblées de délégués, puis de celles-ci aux groupes et aux syndicats. L’activité fut vive d’avril à juin 1848. Hambourg et Leipzig formèrent des comités centraux avec une organisation hiérarchisée et élective pareille. Ailleurs, du moins eut-on des Arbeitervereine de propagande.

L’histoire de l’Arbeiterbund de Born n’est pas à faire ici. Elle serait longue. Mais, partout où Born se montra, il fit introduire, partiellement au moins, les revendications du Manifeste et la circulaire du comité central parisien.

Le congrès des artisans, réuni à Berlin le 18 juin 1848 sous sa présidence, ne se sépara point sans avoir demandé le droit au travail, le droit de vivre pour les invalides, une répartition de l’impôt plus conforme aux intérêts de la classe ouvrière, et notamment l’impôt progressif, la limitation du droit d’héritage, l’instruction gratuite, la commandite de l’État pour les associations ouvrières commerciales et industrielles. Les articles de ce programme sont autant d’emprunts à la circulaire marxiste ; et le cri même qui le termine : « Travailleurs et frères, unissons-