I
Fécondité des unions du XIVe au XVIIIe siècle
Croissez et multipliez, a dit l’Écriture. Dans toutes les provinces de France on applique à la lettre les saintes recommandations. Dans le Maine, au xive siècle, Guillaume Morin de Loudon épouse Marie de Dreux. On lit sur son épitaphe :
A Loudon fis dix-sept enfans d’eslite
Enfin passai de mort le grand péril
Mille quatre cent et treize du mois d’avril[1].
De la fin du xve siècle jusqu’à l’époque de la Révolution, on peut suivre la famille Mengot ; tous les membres de cette famille qui se sont mariés ont eu cinq, six et sept enfants[2]. Les Nepveu ont toujours quatre ou cinq enfants au xvie siècle ; au xviie, Daniel Nepveu peut compter quatorze naissances au cours de ses deux unions successives, et Suzanne Aubert donne à Pierre Nepveu, son époux, quatorze enfants également ; le roi, d’ailleurs, au début du xviiie siècle, accorde à Pierre Nepveu une pension à raison de sa nombreuse famille[3]. Le 23 janvier 1499, Pierre Lepelletier, avocat en la Chaussée du Maine, épouse Jeanne le Royer : quinze enfants naissent de leur union[4]. Symon Le Gendre et Martine Le Vayer contractent mariage le 15 septembre 1549 : de leur livre de raison il appert que cette dame recourt quinze fois aux soins de la sage-femme[5]. René de Sallaines épouse Françoise le Boindre en 1570, dix enfants leur naissent ; Charles de Sallaines se marie avec Hélène de Thieslin en 1630, le ménage voit naître huit enfants ; un de leurs fils s’allie avec Marie de Choisnet en 1666, onze fois on appelle la sage-femme ; avec René, au début du xviiie siècle, la progres-
- ↑ P. Moulard, Les inscriptions du Tronchet et la famille Morin de Loudon, dans Rev. hist. du Maine, t. VIII, p. 57.
- ↑ Généalogie de la famille Mengot. Paris, 1878.
- ↑ Baron de la Bouillerie, La famille Nepveu (1373-1860), dans Revue hist. du Maine, 1898.)
- ↑ G. Esnault, Pierre et Victeur Le Pelelier, avocats (1499-1556). Le Mans, 1890.
- ↑ P. Moulard, Livre de raison de la famille Legendre. Mamers, 1888.