Or une nuit, elle le secoua si brusquement, qu’il fit un bond de peur et se trouva sur son séant avec une rapidité qui ne lui était pas habituelle.
Il balbutia :
— Quoi ?… Qu’y a-t-il ?…
Elle le tenait par le bras et le pinçait à le faire crier.
Elle lui souffla dans l’oreille :
— J’ai entendu du bruit dans la maison.
Accoutumé aux fréquentes alertes de Mme Lerebour, il ne s’inquiéta pas outre mesure, et demanda tranquillement :
— Quel bruit, ma chérie ?
Elle tremblait, comme affolée, et répondit :
— Du bruit… mais du bruit… des bruits de pas… Il y a quelqu’un.
Il demeurait incrédule :
— Quelqu’un ? Tu crois ? Mais non ; tu dois te tromper. Qui veux-tu que ce soit d’ailleurs ?
Elle frémissait :
— Qui ?… qui ?… Mais des voleurs, imbécile !
Il se renfonça doucement dans ses draps :
— Mais non, ma chérie, il n’y a personne, tu as rêvé, sans doute.
Alors, elle rejeta la couverture, et, sautant du lit, exaspérée :
— Mais tu es donc aussi lâche qu’incapable ! Dans tous les cas, je ne me laisserai pas massacrer grâce à ta pusillanimité.
Et saisissant les pinces de la cheminée, elle se porta debout, devant la porte verrouillée, dans une attitude de combat.
Ému par cet exemple de vaillance, honteux peut-être, il se leva à son tour en rechignant, et sans quitter son bonnet de coton, il prit la pelle et se plaça vis-à-vis de sa moitié.