Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non, je ne peux pas. Non, je ne peux pas.

Mais il s’animait, s’excitait davantage. Il promit de l’épouser. Elle dit encore :

— Non.

Et le quitta.

Pendant huit jours, il ne la vit pas. Il ne la put rencontrer, et, comme il ne savait point son adresse, il la croyait perdue pour toujours.

Le neuvième, au soir, on sonna chez lui. Il alla ouvrir. C’était elle. Elle se jeta dans ses bras, et ne résista plus.

Pendant trois mois, elle fut sa maîtresse. Il commençait à se lasser d’elle, quand elle lui apprit qu’elle était grosse. Alors, il n’eut plus qu’une idée en tête : rompre à tout prix.

Comme il n’y pouvait parvenir, ne sachant s’y prendre, ne sachant que dire, affolé d’inquiétudes, avec la peur de cet enfant qui grandissait, il prit un parti suprême. Il déménagea, une nuit, et disparut.

Le coup fut si rude qu’elle ne chercha pas celui qui l’avait ainsi abandonnée. Elle se jeta