Page:Maupassant - Gustave Flaubert d’après ses lettres, paru dans Le Gaulois, 6 septembre 1880.djvu/11

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« M. L… m’embarrasse. Porter un jugement sur l’avenir d’un homme me paraît chose tellement grave que je m’en abstiens. D’autre part, demander si l’on doit écrire ne me paraît pas la marque d’une vocation violente. Est-ce qu’on prend l’avis des autres pour savoir si l’on aime ?… En attendant, qu’il travaille : tout est là… »

Voici un curieux axiome qu’il répétait souvent :

« Les honneurs déshonorent.

» Le titre dégrade.

» La fonction abrutit. »

Et il ajoutait : « Écrivez ça sur les murs. »

Il avait placé son esprit tellement haut qu’aucune préoccupation basse ne pouvait l’atteindre. L’art était la seule conversation qui l’intéressât ; et on ne pouvait même guère parler d’autre chose avec lui.

Il fut et il restera le premier styliste de notre siècle. Travailleur féroce, ciseleur