Page:Maupassant - L'art de gouverner, paru dans Le Gaulois, 1 novembre 1881.djvu/6

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qui le suit : tous pilotes ; et il proteste au nom du pilotage méconnu. Interdit d’abord, l’habile avocat se retrouve bientôt et s’écrie avec enthousiasme que le pilotage est le plus beau jour de sa vie. Mais le Normand n’est pas du Midi !



Quand Louis-Philippe vint à Rouen, il appela immédiatement auprès de lui tous les hommes spéciaux qui pouvaient lui donner les renseignements les plus précis sur toutes les industries qu’il allait parcourir. Alors, dans chaque visite, sans phrases, interrogeant toujours en souverain désireux de tout connaître, plein de circonspection et parlant sobrement, pour prouver qu’il savait déjà, il étonnait et ravissait ces Normands sérieux et pratiques, grâce à cette érudition spontanée qu’un compère lui soufflait dans le dos. Un exemple est frappant entre tous. Louis-Philippe apprend qu’à Rouen vit un savant de grand mérite, M. Pouchet, le père de M. Georges Pouchet, l’éminent professeur actuel du Muséum d’histoire naturelle. En deux heures, le roi connaissait les travaux, les ouvrages, les découvertes, les lut-