Page:Maupassant - Les Poètes français du XVIe siècle, paru dans La Nation, 17 janvier 1877.djvu/13

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Leur école que combattit le joyeux Jean Passerat, en revenant à la vieille gaieté première, était décidément tombée dans l’afféterie la plus absolue, lorsque parut, enfin, un homme débordant d’une inspiration véhémente, satirique terrible et poète superbe par moments, l’ardent Mathurin Régnier. Chez lui, le vers devient roide et vibrant comme la corde tendue d’un arc, et il s’en échappe comme des flèches, des indignations et des violences admirables.

Son image est généralement courte, juste et colorée.

Sainte-Beuve cite ce vers qu’il vante avec raison :

« Ainsi que notre poil blanchissent nos désirs. »

Régnier attaqua avec tout l’emportement de son libre génie le rigide et méticuleux Malherbe ; celui-ci, du reste, eut l’esprit de rendre justice à son rival.