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les dimanches d’un bourgeois de paris

Les deux hommes se levèrent, sortirent devant la porte, et le petit père Boivin, dit Boileau, coula dans l’oreille de Patissot :

— Attendez-moi une minute et nous filons !

Puis il passa dans la pièce à côté pour compléter sa toilette ; alors Patissot entendit ce dialogue :

— Donne-moi vingt sous, ma chérie.

— Qu’est-ce que tu veux faire avec vingt sous ?

— Mais on ne sait pas ce qui peut arriver ; il est toujours bon d’avoir de l’argent.

Elle hurla, pour être entendue du dehors :

— Non, monsieur, je ne te les donnerai pas ; puisque cet homme a déjeuné chez toi, c’est bien le moins qu’il paye tes dépenses de la journée.

Le père Boivin revint prendre Patissot ; mais celui-ci, voulant être poli, s’inclina devant la maîtresse du logis, et balbutia :

— Madame… remerciements… gracieux accueil…

Elle répondit :

— C’est bon, — mais n’allez pas me le rame-