Page:Maupassant - Les inconnues, paru dans Gil Blas, 16 octobre 1883.djvu/11

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toutes les fois, dans les panneaux des inconnues.



Une vieille femme charmante m’a conté un soir l’aventure que voici :

« J’habitais une ville du centre de la France quand un livre de lui (je ne le nommerai pas), me tomba dans les mains. Ce fut comme une réponse à mes pensées intimes, et je lui adressai une longue lettre pleine d’admiration et d’entraînement.

» Il me répondit. J’écrivis de nouveau. Et cette correspondance ne lui déplut point sans doute, car il la continua avec une exactitude scrupuleuse.

» Nous devînmes amis, amis intimes. Je lui faisais toutes mes confidences. Il me racontait les dessous ignorés de sa vie, ses ennuis. Il s’épanchait enfin, se confiait tout entier à cette inconnue lointaine qui avait conquis son estime et son affection.

» Un jour je partis pour Paris, radieuse. J’allais le voir, lui serrer les mains, entendre sa voix, connaître son visage !