Page:Maupassant - Lettre d’Afrique, paru dans Le Gaulois, 20 août 1881.djvu/11

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Il se révolte, dites-vous ; mais est-il vrai qu’on l’exproprie et qu’on lui paie ses terres un centième de ce qu’elles valent ?

Il se révolte. — Est-il vrai que, sans raison, même sans prétexte, on lui prenne des propriétés qui valent environ soixante mille francs et qu’on lui donne comme compensation une rente de trois cents francs par an ?

On lui a reconnu le droit de parcours dans ses forêts, seul moyen qui lui reste de faire paître ses troupeaux quand toutes les plaines sont séchées par le soleil et quand on lui a fermé l’entrée du Tell ; mais est-il vrai que l’administration forestière, la plus tracassière et la plus injuste des administrations algériennes, ait mis alors la presque totalité de ces forêts en défense et fasse procès sur procès aux pauvres diables dont les chèvres passent les limites, limites que peut seul apprécier l’œil exercé des forestiers.