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l’héritage

servait de garde-robe, ne voulant plus se trouver en contact charnel avec Cora.

Il éprouvait pour elle, maintenant, une haine apeurée, mêlée de mépris et de dégoût. Toutes les femmes, d’ailleurs, lui apparaissaient à présent comme des monstres, des bêtes dangereuses, ayant pour mission de tuer les hommes ; et il ne pensait plus au testament de tante Charlotte que comme on pense à un accident passé dont on a failli mourir.

Des mois encore s’écoulèrent. Il ne restait plus qu’un an avant le terme final.

Cachelin avait accroché dans la salle à manger un énorme calendrier dont il effaçait un jour chaque matin, et l’exaspération de son impuissance, le désespoir de sentir de semaine en semaine lui échapper cette fortune, la rage de penser qu’il lui faudrait trimer encore au bureau, et vivre ensuite avec une retraite de deux mille francs, jusqu’à sa mort, le poussaient à des violences de paroles qui, pour moins que rien, seraient devenues des voies de fait.

Il ne pouvait regarder Lesable sans frémir d’un besoin furieux de le battre, de l’écraser, de le piétiner. Il le haïssait d’une haine désordonnée. Chaque fois qu’il le voyait ouvrir la porte, entrer, il lui semblait qu’un voleur pénétrait chez lui, qui l’avait dépouillé d’un bien sacré, d’un héritage de famille. Il le haïssait plus qu’on ne hait