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l’héritage

haut de la porte, il murmurait en regardant son gendre : « En voilà un gaillard, au moins ! »

Un matin, comme ils étaient là tous les quatre, car le père Savon ne quittait jamais sa copie, la chaise de l’expéditionnaire, sciée sans doute par quelque farceur, s’écroula sous lui, et le bonhomme roula sur le parquet en poussant un cri d’effroi.

Les trois autres se précipitèrent. Le commis d’ordre attribua cette machination aux communards et Maze voulait à toute force voir l’endroit blessé. Cachelin et lui essayèrent même de déshabiller le vieux pour le panser, disaient-ils. Mais il résistait désespérément, criant qu’il n’avait rien.

Quand la gaîté fut apaisée, Cachelin, tout à coup, s’écria : « Dites donc, monsieur Maze, vous ne savez pas, maintenant que nous sommes bien ensemble, vous devriez venir diner dimanche à la maison. Ça nous ferait plaisir à tous, à mon gendre, à moi, et à ma fille qui vous connaît bien de nom, car on parle souvent du bureau. C’est dit, hein ? »

Lesable joignit ses instances, mais plus froidement, à celles de son beau-père : « Venez donc, vous nous ferez grand plaisir. »

Maze hésitait, embarrassé, souriant au souvenir de tous les bruits qui couraient.

Cachelin le pressait : « Allons, c’est entendu ? »