Page:Maupassant - Voyage de santé, paru dans Le Petit Journal, 18 avril 1886.djvu/15

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Ils prirent le train d’une heure trente. L’odeur les suivit dans le wagon.

Très inquiet, M. Panard murmurait : « On sent toujours. Ça doit être une mesure d’hygiène générale dans le pays. Il est probable qu’on arrose les rues, les parquets et les wagons avec de l’eau phénique par ordre des médecins et des municipalités. »

Mais quand ils furent dans l’hôtel de Nice, l’odeur devint intolérable.

Panard, atterré, errait par sa chambre, ouvrant les tiroirs, visitant les coins obscurs, cherchant au fond des meubles. Il découvrit dans l’armoire à glace un vieux journal, y jeta les yeux au hasard, et lut : « Les bruits malveillants qu’on avait fait courir sur l’état sanitaire de notre ville sont dénués de fondement. Aucun cas de choléra n’a été signalé à Nice ou aux environs… »

Il fit un bond et cria :