Page:Maupassant - Voyage de santé, paru dans Le Petit Journal, 18 avril 1886.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Madame Panard… Madame Panard… c’est le choléra… le choléra… le choléra… j’en étais sûr… Ne défaites pas nos malles… nous retournons à Paris tout de suite… tout de suite.

Une heure plus tard, ils reprenaient le rapide, enveloppés dans une odeur asphyxiante de phénol.

Aussitôt rentré chez lui, Panard jugea bon de prendre quelques gouttes d’un anticholérique énergique et il ouvrit la valise qui contenait ses médicaments. Une vapeur suffocante s’en échappa. Sa fiole d’acide phénique s’était brisée et le liquide répandu avait brûlé tout le dedans du sac.

Alors sa femme, saisie d’un fou rire, s’écria : « Ah !… ah !… ah !… mon ami… le voilà… le voilà, ton choléra !… »

GUY DE MAUPASSANT.