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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/126

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histoire

Sillery, Jean Baptiste Etinechka8at et Noël Negabamat.

Les Algonquins des Trois-Rivières voulurent d’abord tuer les Abénakis. Mais lorsqu’ils comprirent que le meurtre avait été causé par l’ivrognerie, qu’il n’était que le fait d’un seul sauvage, et qu’il avait été désapprouvé par la nation abénakise, ils consentirent à un arrangement ; et un traité de paix fut alors conclu entr’eux et les Abénakis[1].

Depuis ce traité, les Abénakis ont toujours été les alliés inséparables des Algonquins. Avant leur émigration en Canada, ils envoyèrent chaque année quelques députés à Québec, pour renouveler cette alliance ; et depuis leur émigration, on les vit toujours unis aux Algonquins, pour combattre avec eux soit les Iroquois soit les Anglais.

Il est probable que, longtemps avant ce traité, les Abénakis avaient eu des relations amicales avec les Algonquins du Canada. Il parait même que quelques familles algonquines s’étaient autrefois retirées dans leur pays. Nous lisons dans les relations des Jésuites qu’en 1642, lorsque les Français célébrèrent à Montréal, pour la première fois, la fête de l’Assomption, quelques Algonquins assistèrent à cette solennité. Après la fête, plusieurs Français se rendirent sur le sommet de la montagne, accompagnés des sauvages. Alors l’un de ceux-ci, indiquant de la main les collines, situées vers le Sud et l’Est de la montagne, dit aux Français : « Voilà où il y avait des bourgades très

  1. Relations des Jésuites, 1641. 47, 48.