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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/127

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des abénakis.

peuplées. Les Hurons, qui pour lors étaient nos ennemis, ont chassé nos ancêtres de cette contrée. Les uns se retirèrent vers le pays des Abénakis, d’autres allèrent trouver les Iroquois, et une partie se rendit aux Hurons mêmes et s’unit à eux. Voilà comme cette terre est restée déserte » [1].

Cette tradition était déjà ancienne en 1642, et était confirmée par des vieillards, dont les parents avaient vécu en ce lieu.

Nous avons vu qu’en 1613 le P. Biard rencontra chez les Abénakis de Saint-Sauveur un sauvage, qui se nommait et « Asticou »[2]. Or, ce mot « Asticou » vient de la langue algonquine. Il est donc probable que ce sauvage était algonquin, et qu’il était l’un de ceux qui s’étaient retirés dans le pays des Abénakis, ou l’un de leurs descendants.

À l’automne de 1643, un Algonquin de Sillery, du nom de Charles Meïachka8at, excellent chrétien, se rendit chez les Abénakis de Kénébec, dans le but de leur parler de Dieu et de la foi chrétienne. Il était accompagné d’un jeune Abénakis, récemment converti, et qui s’était réfugié en Canada. Ce jeune sauvage lui servit d’interprète à Kénébec [3].

Meïachka8at passa l’hiver chez les Abénakis. À cette époque, ces sauvages n’avaient pas vu un seul prêtre depuis trente ans ; ils n’étaient en relations qu’avec

  1. Relations des Jésuites. 1642. 33. — Le P. de Charlevoix Hist. Gén. de la N. France ; Vol. I, 354.
  2. Relation du P. Biard. 1613 8.
  3. Relation des Jésuites. 1643. 20.