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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/136

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histoire

Dans le cours de l’automne, il descendit à la mer, guidé par un sauvage, visita sept à huit habitations anglaises ; puis, il se rendit à la rivière Pentagoët, où il trouva un petit hospice de Capucins, érigé en cet endroit depuis quelques années. Le P. Ignace, supérieur de cet établissement, lui fit la meilleur accueil possible. Après un court séjour avec ce bon religieux, il retourna sur ces pas, remonta la rivière Kénébec, et alla s’arrêter à environ trois milles plus haut que le fort Taconnock. Les sauvages se réunirent en cet endroit, y érigèrent une petite chapelle, et construisirent quinze grandes loges pour leur logement[1].

Ce ne fut qu’alors que le missionnaire, possédant suffisamment la langue abénakise, commença à instruire ses sauvages d’une manière suivie. Il s’efforça alors de leur faire comprendre l’importance de connaître Dieu, qui les avait créés et qui devait un jour les punir ou les récompenser suivant leurs œuvres.

Lorsqu’il vit que la plupart aimaient à l’entendre et qu’ils paraissaient disposés à suivre ses avis, il commença à s’élever contre les désordres qu’il remarquait parmi eux.

Les principaux désordres, qui régnaient alors parmi les Abénakis, étaient l’ivrognerie, les querelles et la jonglerie[2].

Le missionnaire leur ordonna d’abandonner l’usage

  1. Nous n’avons vu nulle part combien le P. Druillettes réunit de sauvages, en 1646, dans sa mission de l’Assomption. Nous voyons seulement qu’on y construisit quinze « grandes loges » pour leur résidence. Or, comme ces loges pouvaient quelquefois contenir jusqu’à sept ou huit familles, nous pensons qu’il y avait environ 500 sauvages, y compris les femmes et les enfants.
  2. Relation des Jésuites. 1647. 53.