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des abénakis.

des boissons enivrantes, leur faisant comprendre qu’ils ne pourraient, ni se rendre agréables à Dieu, ni attirer sur eux sa protection sans ce sacrifice. Ils y consentirent et promirent d’éviter les excès auxquels ils se livraient si souvent. Ils furent assez fidèles à cette promesse[1].

Il leur recommanda ensuite de vivre paisiblement ensemble, et de faire disparaître les jalousies et les querelles qu’on voyait souvent parmi eux.

Il y avait parmi ces sauvages des Abénakis de différents endroits du pays, ce qui occasionnait de fréquentes querelles entr’eux. On a remarqué chez tous les sauvages que ceux d’une même bourgade sympathisaient toujours ensemble, et ne se querellaient jamais, tandis que ceux de différentes bourgades avaient toujours quelques petites jalousies les uns contre les autres[2].

Les Abénakis se décidèrent à mettre fin à ce désordre, et promirent de s’aimer les uns les autres. Plus tard, lorsque deux sauvages oubliaient cette promesse, et se querellaient, ils allaient à la chapelle, pour, se réconcilier et se demander pardon l’un et l’autre. Un jour, un sauvage, poussé par le repentir, à la suite d’une querelle, se rendit à la chapelle, où il se donna lui-même une forte discipline, et demanda pardon à Dieu de sa faute, en présence de tous les sauvages[3].

Le troisième désordre, la jonglerie, était plus difficile à faire disparaître.

  1. Relations des Jésuites, 1647. 53.
  2. Idem, 1647. 53.
  3. Relations des Jésuites. 1647. 53.