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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/149

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des abénakis.

« était celle des Sokokiois. » Mais ceci ne veut pas dire que ces sauvages résidaient au Connecticut. Ils résidaient au Sud-Ouest de la rivière Kénébec et s’étendaient dans le New Hampshire, jusqu’à la rivière Connecticut. Ils voyageaient très-souvent sur cette rivière, et descendaient, par cette voie, jusqu’à la mer ; voilà pourquoi on appelait cette rivière « celles des Sokokis. »

Dans ce voyage la Père visita, à Roxbury, le ministre Eliot, appelé par les Anglais l’apôtre des sauvages. Ce ministre dut être fort étonné en voyant le missionnaire Jésuite, qui parlait la langue sauvage aussi bien que les sauvages eux-mêmes et dont « l’habit et l’équipage le rapprochaient plus d’un sauvage que d’un Français de médiocre condition »[1]. Cependant, il le reçut avec bienveillance. « Le Ministre », écrit le Père, « nommé maître Héliot, qui enseignait quelques sauvages, me retint chez lui, à cause que la nuit me surprenait, et me traita avec respect et affection, et me pria de passer l’hiver avec lui »[2].

Il visita aussi quelques bourgades sauvages. Il put s’entretenir longuement avec ces sauvages, parcequ’ils parlaient la même langue que les Abénakis.

Lorsqu’il eut rempli sa mission à Boston, il retourna à la rivière Kénébec, où il passa dix mois à évangéliser ses sauvages. Il fut de plus en plus étonné de leurs admirables dispositions. Cinq choses excitèrent singulièrement son admiration : leur foi, leur ferveur, leur affection et leur respect pour le missionnaire, leur

  1. Lettre du P. Druillettes.
  2. Lettre du P. Druillettes.