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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/188

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histoire

possible entre les Abénakis et les Anglais. Aussi, dès l’année suivante, les sauvages recommencèrent leurs hostilités.

Alors le Gouvernement de Massachusetts résolut d’exterminer cette nation ennemie. Il envoya pour cette fin six compagnies de troupes, sous le commandement des majors Wallis et Bradford[1].

La première rencontre des troupes avec les Abénakis eut lieu, le 2 Novembre, à Newchewannick[2], établissement anglais situé sur la rivière Kénébec, à quelques milles de la mer. Un parti de 700 à 800 sauvages, Abénakis et Sokokis tomba sur ce village, ne s’attendant pas à y rencontrer des troupes. Il s’en suivit un terrible combat. Les sauvages attaquèrent vigoureusement les troupes, et, après une longue lutte, les chassèrent du village. Les Anglais, irrités de cet échec, se rallièrent et attaquèrent les sauvages avec la détermination de vaincre ou mourir. Ce second combat dura deux heures. Les Anglais eussent certainement été défaits n’eût été une ruse de Bradford. Lorsqu’il vit que ces troupes commençaient à reculer, il envoya, par un long détour, une compagnie de cavalerie attaquer les sauvages par derrière. Alors ceux-ci, pressés par les chevaux et se croyant attaqués

  1. H. Thrumball. Hist, of the Indian Wars. 96.
  2. Le mot « chewannick » vient de « Sig8aniki », la terre du printemps. Les Abénakis avaient donné ce nom à cette place parcequ’en cet endroit les torrents de la rivière Kénébec sont si impétueux que l’eau n’y congèle jamais, et que dans les plus grands froids de l’hiver elle y est toujours comme au printemps. Les rapides de cette rivière sont si forts et si dangereux en cet endroit que le P. Biard et ses hommes faillirent y périr en 1611, [Relation du P. Biard. 1611. 36.]