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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/187

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des abénakis

En 1676, cette haine, si longtemps étouffée, éclata : enfin. Voici à quelle occasion,

Depuis plusieurs années, des navigateurs Anglais venaient jeter l’ancre à l’embouchure des rivières Pentagoët et Kénébec, trompaient les sauvages par un commerce frauduleux, et leur causaient des dommages considérables[1]. Cette injustice mit le comble à la haine des Abénakis, et fit éclater, en 1676, l’orage qui menaçait la colonie de Sagadahock depuis un grand nombre d’armées.

Les sauvages, encouragés par leurs Chefs Français, se levèrent comme un seul homme, et tombèrent avec fureur sur les établissements anglais. « Près de la moitié de ces établissements furent détruits en détail »[2]. La plupart des habitants furent tués ou emmenés en captivité.

Le Gouvernement de Massachusetts, effrayé d’un pareil désastre, invita alors les Iroquois à venir faire la guerre aux Abénakis[3]. Mais ces sauvages, étant alors en paix avec les Français, n’osèrent marcher contre les alliés de ceux-ci, et, en conséquence, n’acceptèrent pas cette invitation.

En 1678, les Anglais se virent forcés de conclure avec les Abénakis un traité de paix, tout à l’avantage de ces sauvages. Chaque Anglais de Sagadahock était obligé de leur payer un tribut[4]. Mais ce traité fut absolument inutile, car la paix était devenu im-

  1. Bancroft. Hist, of the U. S. Vol. I. 431.
  2. Idem. Vol. I. 431.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I. 431.
  4. Idem. Vol. I. 431.

    Williamson’s Maine. Vol. I. 553.