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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/195

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des abénakis.

mencement de Février 1684, un messager auprès des Onnontagués. Ce député arriva à Albany la veille du jour où les sauvages devaient partir pour l’expédition projetée. Il fut bien reçu par eux, mais il ne put réussir à les appaiser. Un Chef iroquois lui répondit avec hauteur et fierté : « Nous ne nous sommes pas éloignés de nos routes. Mais lorsqu’Ononthio[1], le Chef du Canada, nous menace de la guerre, fuirons-nous ? Resterons-nous dans nos maisons ? Nos chasseurs de castor sont braves, et le chasseur de castor doit être libre »[2].

À peine le messager de M. de la Barre se fut-il retiré, qu’une armée d’Iroquois se mit en marche contre les Illinois. Cette armée était destinée à s’emparer du fort Saint-Louis. Les Iroquois rencontrèrent sur leur route quatorze Français, qui allaient faire la traite avec les Illinois et qui ne s’attendaient pas à cette rencontre ; ils les firent prisonniers, leur enlevèrent des marchandises pour la valeur de 15,000 francs, puis continuèrent leur route vers le fort Saint-Louis, qu’ils croyaient enlever par surprise, Mais ils furent vivement repoussés par les Français, qui y stationnaient, et se retirèrent, après avoir perdu un grand nombre de leurs guerriers[3].

Alors le gouverneur résolut d’aller punir ces sau-

  1. C’est le nom que les Iroquois donnaient au gouverneur du Canada. Cette expression iroquoise signifie « grande montagne, » du nom de M. de Montmagny. De là, ces sauvages appelaient le roi de France « le Grand-Ononthio. »
  2. Bancroft. Hist of the U. S. vol. II. 660.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist, Gén. de la N. France, Vol. II. 308.